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Éditorial – De l’ambition politique à l’action pour le climat et l’environnement en Europe

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Article Publié 10/07/2024 Dernière modification 10/07/2024
4 min read
Photo: © Marina Antoniou, Well with Nature /EEA
La dégradation de l’environnement et le changement climatique nous affectent tous — nous et notre santé, notre économie et notre société. Pour faire face à ces défis et à ces effets de plus en plus pressants, l’Europe a mis en place des politiques et des objectifs ambitieux. Un bilan des progrès accomplis montre que la mise en œuvre intégrale des politiques environnementales et climatiques, les mesures supplémentaires le cas échéant, et l’intégration dans d’autres domaines politiques sont nécessaires pour aider l’UE à atteindre ses objectifs. Un financement adéquat sera essentiel pour accélérer le rythme des progrès.

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De nombreuses études, notamment nos cinq rapports annuels sur l’état et les perspectives de l’environnement en Europe (State and Outlook of Europe’s environment reports, SOER), soulignent l’ampleur des défis auxquels nous sommes confrontés. Il ressort de l’évaluation des risques climatiques en Europe que nous avons récemment publiée que de nombreux risques climatiques ont déjà atteint des niveaux critiques et pourraient devenir catastrophiques en l’absence de mesures urgentes et décisives, et que l’Europe n’est pas préparée à faire face à ces risques croissants.

Pour lutter contre la dégradation de l’environnement et le changement climatique, les Européens ont fixé des objectifs stratégiques ambitieux, adopté une législation et mis en place de nombreuses initiatives au cours des quatre dernières décennies. Les programmes d’action pour l’environnement ont été l’un des piliers de ces efforts.

Le huitième programme d’action de l’UE pour l’environnement (PAE) en cours est entré en vigueur en mai 2022. Il orientera les politiques environnementales jusqu’en 2030 et contribuera à la réalisation de la vision à long terme de l’Europe, à savoir vivre bien et dans le respect des limites planétaires d’ici à 2050. L’AEE a été chargée d’évaluer chaque année les progrès accomplis dans la réalisation des objectifs prioritaires du huitième PAE. 

Le premier de ces rapports de suivi a été publié en décembre 2023. Il fait le point sur les progrès accomplis dans la réalisation des principaux objectifs de l’Europe en matière d’environnement et de climat, sur la base des 28 indicateurs et objectifs de suivi définis dans la communication-cadre de suivi du 8e PAE.

Notre évaluation conclut que l’UE risque de ne pas atteindre la plupart des objectifs d’ici à 2030. L’on estime que la réduction des pressions environnementales et climatiques liées à la production et à la consommation est particulièrement difficile. Cet objectif prioritaire comprend des objectifs de réduction de la consommation d’énergie et d’augmentation du taux d’utilisation de matériaux circulaires et de la part de la superficie consacrée à l’agriculture biologique. Il semble très peu probable que tous ces objectifs soient atteints d’ici à 2030.

Cela étant, il est très probable que l’UE atteigne plusieurs autres objectifs. Par exemple, la part de l’économie verte continuera d’augmenter. De même, les décès prématurés imputables à l’exposition aux particules fines diminueront conformément à l’objectif du plan d’action «zéro pollution».

Dans l’ensemble, le rapport souligne que la réalisation d’un certain nombre des objectifs de suivi du 8e PAE nécessite des progrès nettement plus rapides que ce que nous avons accompli au cours des dix dernières années.

 

Action, action retardée ou inaction

Chaque jour, les effets du changement climatique ou de la pollution environnementale font la une des journaux: absence de neige sur les pistes de ski, présence de polluants dans l’eau, pollution atmosphérique, sécheresses, inondations, etc. La santé et les moyens de subsistance des citoyens sont menacés. Nous savons que nous devons agir. Nous savons également que plus nous attendons ou plus nous tardons à agir, plus les problèmes s’aggraveront. La résilience et la capacité de notre société, de notre économie et de notre environnement à faire face aux problèmes s’en trouveront affaiblies.

Dans le même temps, nous constatons aussi qu’il n’est pas facile de changer. Parvenir à une économie «zéro net», propre, respectueuse de la nature et circulaire nécessite du temps, des investissements et de l’engagement. Le changement implique également des choix difficiles. Et force est de constater que chaque choix est susceptible d’avoir une incidence plus importante sur certains groupes que d’autres. 

C’est également le cas si nous choisissons de ne pas agir ou si nous tardons trop à agir. Certains d’entre nous seront plus touchés que d’autres. Ces inégalités apparaissent dans bon nombre de nos rapports, soulignant que les effets sur la santé et le climat touchent plus sévèrement des groupes ou des régions spécifiques. Et, bien entendu, d’autres régions du monde sont, dans la plupart des cas, beaucoup plus durement touchées que l’Europe. Dans une récente note d’information sur les transitions justes, l’AEE souligne que, pour aboutir, les politiques visant à faire évoluer l’Europe vers une économie plus verte, neutre pour le climat et circulaire doivent s’appuyer sur les concepts de justice et d’équité.

 

Une action urgente, décisive et équitable

Au début de la semaine, la Commission européenne a publié son examen à mi-parcours du 8e PAE, mettant en évidence le vaste ensemble de textes législatifs déjà mis en place pour atteindre ses objectifs ainsi que les défis recensés dans notre rapport de suivi. La mise en œuvre, le financement et la transition juste figurent parmi les principaux catalyseurs soulignés dans l’examen de la Commission européenne.

Face à des défis qui se multiplient, nous devons agir de manière urgente, décisive et équitable. Tout d’abord, la mise en œuvre complète des politiques et de la législation existantes en matière d’environnement et de climat, y compris l’intégration de leurs exigences dans d’autres politiques, aidera considérablement l’UE à progresser vers la réalisation de ses objectifs. Des mesures supplémentaires pourraient également s’avérer nécessaires. Veiller à ce que des ressources suffisantes soient mises à disposition tout au long de cette transition est un autre élément essentiel. Et plus important encore, lorsque nous sommes confrontés à des choix difficiles, nous devons soutenir les personnes les plus touchées.

À l’AEE, nous avons à cœur de soutenir les décideurs politiques européens et le public en fournissant les connaissances et les données nécessaires pour faire de la vision à long terme de l’Europe une réalité: vivre bien et dans les limites de la planète d’ici à 2050.

Leena Ylä-Mononen
Directrice exécutive de l’Agence européenne pour l’environnement

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