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La pollution, la surexploitation et le changement climatique menacent la pérennité des ressources en eau en Europe

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Actualités Publié 15/10/2024 Dernière modification 15/10/2024
4 min read
Photo: © Stefano Scagliarini, My City /EEA
La pollution, la dégradation des habitats, les effets du changement climatique et la surexploitation des ressources en eau douce exercent une pression sans précédent sur les lacs, les rivières, les eaux côtières et les eaux souterraines d’Europe. Selon une large étude consacrée à l’état des masses d’eau européennes et publiée aujourd’hui par l’Agence européenne pour l’environnement (AEE), l’Europe est encore loin d’atteindre les objectifs de bon état des eaux qu’elle s’est fixés en vertu de la réglementation de l’UE. Une meilleure gestion de l’eau apparaît comme un élément fondamental pour améliorer la résilience de l’eau, atténuer les pressions sur l’eau et garantir que les citoyens, la nature et l’industrie en Europe disposent d’une eau de bonne qualité en quantité suffisante.

Ce produit a été traduit à des fins de commodité uniquement en utilisant les services du Centre de traduction pour les organes de l’UE. Bien que tous les efforts aient été déployés pour garantir l’exactitude et l’exhaustivité de l’information, nous ne pouvons pas le garantir totalement. Par conséquent, cette traduction ne doit pas être invoquée à des fins juridiques ou officielles. Le texte original en anglais doit être considéré comme la version officielle.

 

D’après le rapport de l’AEE intitulé «Europe’s state of water 2024: the need for improved water resilience» (l’état de l’eau en Europe en 2024: nécessité d’une meilleure résilience de l’eau), c’est l’agriculture qui exerce la pression la plus importante, avec une incidence à la fois sur les eaux de surface et les eaux souterraines. Selon les contrôles réalisés par les États membres, cela s’explique par l’utilisation de l’eau et la pollution résultant de l’utilisation intensive de nutriments et de pesticides. L’agriculture est de loin le premier consommateur net d’eau en Europe et, en l’absence d’une modification de ses pratiques, la demande liée à l’agriculture irriguée risque d’augmenter avec le changement climatique. 

Le rapport de l’AEE montre que, si certains progrès ont été réalisés, les eaux et les écosystèmes aquatiques d’Europe restent gravement touchés par les produits chimiques, principalement par la pollution atmosphérique due à la production d’énergie à partir du charbon et à la pollution diffuse provoquée par les nutriments et les pesticides utilisés par l’agriculture. La dégradation des habitats est également généralisée. Ajoutant au défi de la protection des écosystèmes aquatiques, le changement climatique, qui perturbe les régimes météorologiques et accroît davantage la pression sur les ressources en eau et leur gestion. 

D’après les données communiquées par les États membres de l’UE, 37% seulement des masses d’eau de surface européennes sont en «bon» ou en «très bon» état écologique selon une mesure de la santé des écosystèmes aquatiques en vertu de la directive-cadre sur l’eau de l’UE et 29% seulement ont atteint un «bon» état chimique au cours de la période 2015-2021.  

 

Les eaux européennes ne sont pas en bonne santé. Nos eaux sont confrontées à une série de défis sans précédent qui menacent la sécurité hydrique de l’Europe. Nous devons redoubler d’efforts pour rétablir la qualité de nos rivières, de nos lacs, de nos eaux côtières et des autres masses d’eau qui nous sont si précieuses ainsi que pour veiller à la résilience et à la sécurité de cette ressource vitale pour les générations à venir.

Leena Ylä-Mononen
Directrice exécutive de l’AEE 


Des progrès limités à ce jour  

Les mesures adoptées par les États membres ont permis d’éviter que l’état des eaux de l’UE ne se détériore davantage en luttant contre une partie de la pollution chimique et en améliorant les perspectives de certaines espèces, telles que les moules et les crustacés. Cependant, aucune amélioration globale n’a été constatée depuis le dernier cycle de surveillance. 

En Europe, les eaux souterraines se portent mieux que les eaux de surface: 77% d’entre elles présentent un bon état chimique et, sur le plan de l’approvisionnement, 91% seraient en bon état quantitatif. Des problèmes subsistent néanmoins en matière de pollution par les pesticides et les nutriments. En plus d’être une source essentielle d’eau potable, les eaux souterraines sont vitales pour l’environnement, l’agriculture et l’industrie.  

Dans la directive-cadre sur l’eau (DCE) de l’UE, le délai fixé pour parvenir à un bon état des eaux de surface et souterraines avait été établi à 2015 et, au plus tard, à 2027. Au rythme des progrès actuels, cet objectif ne sera pas atteint.  


Étapes suivantes  

La résilience de l’eau en Europe peut être améliorée. La réduction de la consommation d’eau et une utilisation rationnelle constituent deux mesures essentielles pour lutter contre le stress hydrique dans l’agriculture, dans l’industrie et au niveau domestique. La définition d’objectifs axés sur les économies d’eau ou la réduction de la demande pourrait contribuer à stimuler l’action et à faciliter le suivi des progrès accomplis en matière de résilience hydrique. L’amélioration de la gestion de l’eau requiert également des informations actualisées et plus opportunes sur la quantité et la qualité de l’eau.  

Il devrait être possible de réduire les contraintes. Toute pollution doit être évitée, conformément aux objectifs du plan d’action «zéro pollution» de l’UE. À court terme, il est nécessaire de réduire l’utilisation de substances nocives et de nutriments et de prévenir leurs rejets dans l’eau.  

La restauration de la nature ou la reconnexion des rivières et de leurs plaines inondables ainsi que la restauration des zones humides et des tourbières peuvent conduire à des écosystèmes d’eau douce plus sains et plus riches en biodiversité, capables de fournir une eau de bonne qualité tout en stockant du carbone et en atténuant l’impact des événements climatiques extrêmes.  


À propos du rapport 

Le rapport de l’AEE représente la plus grande étude consacrée à la qualité des masses d’eau européennes. En effet, celle-ci porte sur plus de 120 000 masses d’eau de surface et 3,8 millions de km2 de masses d’eau souterraines dans l’UE et en Norvège. Ce rapport se fonde sur les données transmises par 19 États membres de l’UE. Il concerne 85% des masses d’eau de surface et 87% des masses d’eau souterraines dans l’UE-27. 

L’ensemble des principaux résultats et des données transmises sur les États membres de l’UE et la Norvège peuvent être consultés dans le système européen d’information sur l’eau WISE. 

Le rapport de l’AEE vient également compléter l’évaluation à venir par la Commission européenne des 3e plans de gestion de bassins hydrographiques et des 2e plans de gestion des risques d’inondation, qui fera le point sur la progression de la mise en œuvre de la directive-cadre sur l’eau et de la directive «Inondations» dans l’UE.

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